dimanche 18 septembre 2011

My Dying Bride: "The Cry of Mankind" (1995)




Le doom (c´est-à-dire littéralement « condamnation ») est l´une des nombreuses ramifications du heavy metal. Sa caractéristique première est une ambiance musicale désespérée jouée sur un tempo traditionnellement lent. Si le premier morceau doom fut sans conteste composé par Black Sabbbath (avec le cultissime et éponyme morceau « Black Sabbath », 1970), ce genre demeura ensuite dans une semi-léthargie pendant une petite vingtaine d´année, - malgré les efforts notables dans les années 80 de formations telles que Candlemass, Pentagram ou Saint Victus -, avant de connaître un revival fracassant dans les 90´s avec la percée auprès d´un large public de Paradise Lost et Anathema.

Moins connu que ses compatriotes britanniques, My Dying Bride reste clairement aux yeux des spécialistes la référence ultime en matière de doom metal, ayant composé les deux albums peut-être les plus cruciaux du style : « Turn Loose the Swans » (1993) et « The Angel and the Dark River » (1995). La formation, toujours en activité malgré de nombreux changements de line-up, a composé encore 8 albums studio entre 1997 et 2011, faisant assez largement évoluer son style, tout en conservant un haut niveau d´intégrité.

Aussi inspiré que son prédécesseur, « The Angel and The Dark River » mixe toujours le symbolisme religieux à une réflexion sur la difficulté de communiquer. Très homogènes, les 7 morceaux qui composent ce chef d´œuvre ne se livrent pourtant pas facilement, notamment en raison de leur durée. En effet, le titre le plus court, le déprimé « A Sea to Suffer In » dure tout de même plus de 6:30, tandis que la grande fresque inaugurale « The Cry of Mankind » dure elle plus de 12 minutes.

Ce morceau, que je vous propose ici dans une version raccourcie (les puristes retrouveront la version originale ), est comme l´indique son titre une longue complainte lancinante et désespérée, une puissante ode à la résignation. Les deux lignes mélodiques superposées tout le long du morceau lui confèrent un étrange pouvoir addictif. Comme sur les autres titres de l´album, le charismatique vocaliste Aaron Stainthorpe, volontiers adepte de postures christiques sur scène, distille par son chant lancinant des ambiances oppressives et nous dépeint un monde sans aucun espoir.

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