dimanche 16 juin 2019

Le top 10 de Joy Division

Après plusieurs réécoutes assidues de la courte mais ultra-qualitative discographie de Joy Division, j'ai établi le classement suivant:


1. Twenty-four hours
2. New Dawn Fades
3. Decades
4. Heart and Soul
5. Day of the Lords
6. Colony
7. Wilderness
8. Eternal
9. Passover
10. Shadowplay
11. I remember nothing
12. She´s lost control
13. Disorder
14. Means to an end
15. Ice Age

J'ai dit.

samedi 1 juillet 2017

PLACEBO "The Bitter End" (2003)


Placebo restera comme un petit maître de l'histoire du rock, ayant accouché d'un style immédiatement identifiable mais pas pour autant novateur.

Cette petite idole des années 90 aura finalement surtout convoqué et mixé des influences punk et power pop - comme Nirvana quelques années auparavant. Anglais mais avec un ADN européen, Placebo s'est créé comme ses cousins américains sous la forme d'un trio avec un leader charismatique tourmenté, provocateur et critique avec l'imagerie virile traditionnellement associée aux leaders de rock bands. Mais là où les fins connaisseurs de Nirvana savent le féminisme sous-terrain qui habitait la psyché de Kurt Cobain, Brian Molko se situe dans une androgynie affichée, enveloppant des compositions adolescentes et asexuées.

 

Placebo aura composé trois ou quatre bons albums - c'est déjà beaucoup – sortis entre 1996 et 2003, mais aucun réel chef d’œuvre. Opiniâtre et constant, Molko se sera évertué à perpétuer une musique et une imagerie ayant peu évolué depuis le deuxième album « Without You I'm Nothing » (1998). Les derniers disques sont moins bons, mais ils continuent de tracer un chemin.

On retiendra surtout une quinzaine de singles très puissants. Ceux-ci ont été composés tout au long de la carrière d'un groupe toujours en activité malgré un rétrécissement continu de sa fanbase. Ces morceaux, toujours simples sur la forme, ont la particularité de convaincre dès la première écoute et sur la longueur. A la fois en dépit et grâce à la voix nasillarde et maniérée de Molko déclamant des refrains entêtants et parfois presque assénés, presque toujours sous un torrent de guitares ou de claviers mixés à la serpe.

 

Évoluant sur une ligne de crête entre légèreté et lourdeur, style et maniérisme, originalité et caricature, authenticité gothique et BO pour supermarché, on peut faire le pari que les singles de Placebo passeront à une certaine forme de postérité, mais ses albums resteront dans l'angle mort de la grande histoire du rock.

dimanche 8 mars 2015

Tricky "Nothing's Changed" (2013, False Idols)



Tricky s'est fait un nom dès le début des années 90 en tant que membre du collectif Massive Attack. Cette formation anglaise est l'objet d'un culte jamais démenti pour avoir fait passer le trip hop, - genre mêlant hip hop et influences électro – de l'underground au succès commercial. Parti pour divergences musicales, Tricky va connaître lui aussi un succès critique et commercial immédiat avec son premier album solo Maxinquaye sorti en 1995, élu album de l'année par le célèbre hebdomadaire britannique New Musical Express. Il a composé depuis 10 autres albums et poursuit une carrière internationale malgré une baisse progressive d'intérêt de la part du public.


Orphelin de père et mère dès l'âge de 4 ans, Tricky - de son vrai nom Adrian Thaws – est un esprit cynique et torturé. Ses paroles, fortement introspectives touchent à la condition humaine, la drogue, la sexualité. Fortement influencé par le grunge et la cold wave, sa musique est une synthèse originale de soul enrichie de guitares et d'électro, servie dans un écrin minimaliste des plus sombres. Adepte des duos, nombre de ses chansons intègrent un chant féminin en complément du sien.


Si ses 11 albums sont relativement inégaux - privilégier les 3 premiers -, on y retrouve immanquablement un certain nombre de fulgurances, hélas pas toujours reproductibles sur scène, où le caractère dilettante du personnage ressort parfois de façon trop visible. Difficile toutefois de ne pas être bluffé par la qualité de morceaux comme Aftermath, Christian Sands, Wash My Soul ou le tout dernier single, Nicotine Love, aussi imparable qu'addictif.

samedi 7 février 2015

ORANGE BLOSSOM: Maria (2014)



Avec seulement trois albums produits sur trois décennies, Orange Blossom appartient à cette famille rare de groupes ne composant que lorsque le besoin est impérieux. Né entre Nantes et Rennes en 1993 et actif uniquement par intermittence depuis, la formation a subi de significatifs changements de line-up mais ne s'est jamais départie de l'envie d'explorer des territoires assez inédits, mêlant influences trip-hop, cold-wave, electro et - de plus en plus au fil du temps - ethniques



Le groupe se fait remarquer dès la sortie du son premier album éponyme en 1997 sur le label culte Prikosnovénie, connu pour son bon goût et son intransigeance. Si le chant est pour la première et dernière fois masculin, les ingrédients de base de la singularité Orange Blossom sont déjà tous là : ton mélancolique et élégance des arrangements associés à une irrésistible invitation au voyage. De préférences au Proche-Orient et en Afrique noire. 

Le second album « Everything Must Change » ne sortira qu'en 2005, avec un line-up remanié et la révélation au chant de la franco-algérienne Leila Bounous, qui fait entrer Orange Blossom dans une nouvelle dimension. Repéré par Robert Plant, le groupe se verra offrir la première partie de l'ex-leader de Led Zeppelin au milieu de tournées longues et particulièrement exotiques. 



Il faudra attendre 2014 pour découvrir « Under The Shades of Violet » troisième opus d'Orange Blossom. Si près de 100 musiciens ont participé à la composition du disque, tous les titres sont désormais interprétés par l'énigmatique chanteuse traditionnelle Hend Ahmed, recrutée au fin fond de l'Egypte, et ne possédant pas le moindre repère dans la pop culture occidentale. Et la magie opère : le violon de PJ Chabot constitue désormais au même titre que le chant l'âme de compositions qui ont gagné en puissance et en mystère. Côté percussions, c'est le grand jeu avec une diversité d'instruments et de rythmes qui enrichissent considérablement l'espace sonore et maintiennent l'attention en éveil. Maria, à l'instar des onze autres titres de l'album sont de véritables réussites, qu'il serait indécent de ne pas aller savourer sur scène cette année. 


dimanche 23 novembre 2014

Gong : "I Never Glid Before" (1971)



Les spectateurs venus assister au concert de Gong le 15 novembre 2014 au Metronum à Toulouse ont mis quelques minutes à se rendre compte de la singularité de la situation. Si la quasi-totalité des dates de la tournée avaient été annulées en raison des problèmes de santé du fondateur du groupe l'australien Daevid Allen, 77 ans au compteur, celle-ci avait était maintenue. Mais Daevid Allen n 'était pas là, et ce soir-là Gong rejoignit alors le club très privé (DeepPurple, Christian Death, Foreigner,...) des groupes ayant survécu à l'extinction totale du line-up originel. En effet, alors que Gong existe depuis 1967, aucun des musiciens sur scène n'avait intégré le groupe avant 2007 !



Gong est plus qu'une formation, il s'agit d'un collectif de musicien qui généra quantité de side-projects utilisant parfois le nom Gong, plus souvent des noms connexes comme Planet Gong, New-York Gong, Gong Maison, etc. En incluant compilations et albums live, on dénombre pas moins de 60 albums en 47 ans (!) dont seulement 12 albums studio sont imputables au gong « canal historique ». Cette branche aura livré 7 excellents albums studio entre 1970 et 1976 puis cinq autres de 1992 à 2014. Il s'agit pour l'essentiel de concepts-albums racontant les tribulations délirantes d'un héro nommé Zéro le Héro dans un espace temps distordu.



Psychédélique, jazzy et space-rock, la musique de Gong se distingue de l'orthodoxie de l'école jazz-rock dite "de Canterbury" (Caravan, Soft Machine, Camel) par une approche moins cérébrale et plus fantaisiste. Chez Gong, le jazz-rock est considéré comme un moyen et non comme une finalité. Si Camembert Electrique (1971) est vu comme le meilleur album, la trilogie Flying Teapot / Angel's Egg / You (1973/1974) s'avère particulièrement inspirée et recommandable. Tout comme, chose surprenante, le tout dernier album, I see you, paru cette année et qui renoue de façon brillante avec les origines et l'esprit originel du space-rock. Sur album comme sur scène. Avec ou sans membre original.

dimanche 2 novembre 2014

Mogwai : "Rano Pano" (2011)



Mogwai est un groupe écossais devenu particulièrement important au sein de la scène rock de ces vingt dernières années. Hyper-précoce et  rapidement affublée des mystérieuses étiquettes de groupe post-rock voire math-rock, la sextette de Glasgow est devenue une référence dans le monde de l'indie dès la sortie de Young Team en 1997, le premier de leurs huit albums studio, tous considérés aujourd'hui comme des classiques contemporains.  


 Si leurs compositions sont presque exclusivement instrumentales, il s'agit en revanche de vrais morceaux qui ne lorgnent qu'exceptionnellement vers l'expérimental.  La musique de Mogwai intègre clairement l'héritage de Joy Division, de Sonic Youth et de Slint, groupe culte underground auteur de seulement deux albums mais considéré comme le fondateur... du post-rock et du math-rock, donc. Mogwai n'est ni punk, ni rock, ni goth, ni électro, ni noisy, ni indus mais propose une synthèse nouvelle de ces styles.



Les mélodies se situent le plus souvent dans une certaine neutralité, refusant de choisir entre les tonalités classiquement mineures du goth et du metal et les gimmicks naïvement happy d'un certaine pop rock. De ce point de vue, la philosophie de Mogwai se rapproche des productions les plus récentes de King Crimson, en moins expérimental. Parfaite illustration de ce positionnement revendiqué et parfois troublant pour l'auditeur, "Rano Pano" constitue un véritable exercice de style qui n'a pour autant rien de vain. Volontiers lancinant et exécuté dans une tonalité inhabituellement grave, le morceau oblige l'oreille à un exercice qui requiert une attention soutenue. Un peu comme résoudre un exercice de math. Ah, ce serait donc ça le math-rock ?

dimanche 31 août 2014

Soundgarden : "Jesus Christ Pose" (1991)

 

Soundgarden aurait dû être LA grosse attraction du grunge rock, genre qu'il avait largement contribué à fonder. Créée dès 1984 à Seattle, la quartette menée par Chris Cornell atteint à la fin de la décennie 80 le statut de leader incontesté de la scène rock locale, qui compte alors parmi ses membres les plus éminents Nirvana, Alice in Chains ou encore Pearl Jam. Tout en pratiquant pourtant jusque-là un rock relativement hermétique (Ultramega OK, 1988), Soundgarden va séduire une major (A&M) qui leur décèle un potentiel commercial. La tentative sera un demi-échec, Soundgarden composant alors des albums incontestablement intéressants mais peu susceptibles de plaire au grand public, tels Louder Than Love (1989) et Badmotorfinger (1991).




Le méga-succès international obtenu par Nevermind de Nirvana à la fin 1991 braque instantanément les projecteurs sur la scène de Seattle et va permettre à Soundgarden d'obtenir un nouveau deal. Cette fois le succès est immédiat et colossal: l'album Superunknown, porté par les singles "Spoonman" et surtout "Black Hole Sun", se classe tout en haut du Billboard la semaine de sa sortie et se vendra au final à plus de 7 millions d'exemplaires dans le monde. L'essai ne sera hélas pas complètement transformé avec son successeur, Down on the Upside (1996) et le groupe implosera dans la foulée pour se reformer quatorze ans plus tard en 2011.




"Jesus Christ Pose" est l'un des morceaux les plus emblématiques de Soundgarden. Single de l'album BadmotorFinger, le clip se fera censurer par MTV en 1991 après quelques diffusions seulement, suspecté de délivrer un message anti-chrétien (alors que la chanson cible en réalité les personnages médiatiques qui utilisent l'image de Jésus-Christ à des fins de communication). Cette censure n'aidera pas vraiment l'album à décoller dans les charts. Coécrit par tous les membres du groupe, ce titre est porté par une rythmique lourde et entêtante, oppressante, répétitive. Chris Cornell assène lui son chant acerbe en abusant des aigus, loin des couplets commerciaux qu'il servira ensuite pour la BO de Casino Royale. Rebelle et maudit, alambiqué et jouissif, "Jesus Christ Pose" fait toujours l'objet, vingt-trois ans après sa sortie, d'une forme de culte underground.

samedi 19 avril 2014

Nine Inch Nails: "Eraser" (Downward Spiral, 1994)




Nine Inch Nails est le projet d'un seul homme, Trent Reznor, informaticien de formation et ingénieur du son, fondateur et seul membre permanent de la formation créée en 1988 à Cleveland. Si Cleveland est une cité industrielle de l’Ohio, on qualifie également en général le style musical développé par NIN d'industriel, ou indus. Dans cette famille, il s'agit de réaliser des expérimentations sonores en utilisant des sons non conventionnels. Si les premiers groupes indus avaient recours à des bruits de casserole ou de moteur, à partir du milieu des années 80 ces sons seront systématiquement triturés et régurgités par l'intermédiaire de l'informatique. Certaines formations en feront un usage radical et n'auront que peu avoir avec le rock'n'roll circus. Trent Reznor trouvera lui le savant dosage et vendra plus de 20 millions d'albums, dont 5 millions de son deuxième opus, The Downward Spiral, paru en 1994.

 Trent Reznor dans son home studio high-tech



Si le premier album de Nine Inch Nails, Pretty Hate Machine (1993) était prometteur par de nombreux aspects, il pêchait en revanche par son côté trop synthétique. Reznor change alors de cap et trouve tout de suite la bonne alchimie. L'EP Broken sorti fin 1993 fait office de ballon d'essai: c'est un succès critique et commercial. Dès lors, l'album suivant était attendu comme le messie dans tout l'underground américain: il convaincra bien au-delà et rentrera directement numéro 2 au Billboard. The Downward Spiral est un album brillant et profondément original, qui compte une bonne demi-douzaine de chefs d’œuvre. Malgré (ou grâce ?) à une esthétique sado-maso largement assumée ainsi que de nombreuses provocations anti-establishment, NIN devient un phénomène mainstream et les teenagers se passionnent pour « March of the Pigs », Closer » ou « Hurt », morceau repris plus tard par Johnny Cash.



« Eraser » est un morceau brillant à tout point de vue. L’intro nous donne à entendre le son d’un souffle répétitif à l’intérieur d’une sorte de flûte de laquelle ne sort aucune note de musique, ce qui contribue à créer une atmosphère particulièrement suffocante. Le morceau se développe ensuite autour d’une trame mélodique typiquement indus: martiale et ample. Quant au chant, il évolue d'un ton de comptine pour enfant à celui de BO d'un film d'horreur. Une expérience intense et un morceau emblématique pour un style musical toujours très largement underground qui ne refait surface commercialement qu'au maximum une fois par décennie.



Retrouvez NIN en concert en France en mai et juin 2014. Attention, le concert  du 29 mai au Zénith de Paris est déjà sold-out.

samedi 12 octobre 2013

Tiamat: "Divided" (Prey, 2003)


Tiamat est une formation créée à Stockholm en 1988 autour de Johann Edlund, dont il est le cerveau depuis l’origine et le seul membre permanent depuis 1995. Toujours en activité vingt-cinq ans après ses débuts, ce groupe majeur du rock gothique a produit au total 10 albums studio de très bonne facture. Si le style musical a évolué de façon radicale au fil des ans, les productions de Tiamat ont en commun un souci constant de qualité en matière de mélodies et d’arrangements. Malgré sa popularité et sa longévité, on sait au final assez peu de choses sur cette formation qui puise son identité et une partie de son inspiration dans la culture sumérienne (trois à quatre millénaires avant notre ère) et la mythologie mésopotamienne. Hermétique par principe, Tiamat est de plus fortement imprégné de symbolisme et multiplie les références rituelles.


Après une période initiale death/doom (1988 – 1991), la formation sort trois albums de metal atmosphériques restés cultes : Clouds (1992), la référence Wildhoney (1994)  et dans un style ultra atmosphérique le magique A Deeper Kind of Slumber (1997). Suivront trois albums très homogènes que l’on peut qualifier de rock: Skeleton Skeletron (19997), Judas Christ (2002) et Prey (2003)… même si les thèmes sous-jacents demeurent particulièrement obscurs voire à certains égards empreints d’une certaine perversité.

Il est important de noter l’influence croissante de Sisters of Mercy mais aussi et peut-être surtout de Pink Floyd sur le travail de johann Edlund. En effet si A deeper Kind of Slumber est truffée de références au Floyd époque Wish you Were Here, le denier morceau de l’album Prey, l’énigmatique "The Pentagram" multiplie lui aussi les clins d’œil à la formation de Roger Waters. Tiamat a d’ailleurs fait son coming-out à la fin des années 90 en reprenant lors de ses concerts le morceau le plus sombre de Pink Floyd, le ritualisant et cosmique « Set The Controls forthe Heart of the Sun ».



"Divided" est un morceau atmosphérique assez représentatif du Tiamat dernière époque. Chanté à deux voix et composé dans une veine radicalement gothique, ce titre se présente comme un pont instable tendu entre l’amour et la mort, théâtre d’une tension croissante se dissipant dans un final éblouissant et particulièrement émouvant.

lundi 5 août 2013

The Stooges : "TV Eye" (Fun House, 1970)



Paradoxalement Iggy Pop est aujourd’hui plus connu que The Stooges, le combo révolutionnaire qu’il a fondé à 20 ans en 1967 à Ann Arbor en banlieue de Détroit et qui produira 3 albums d’anthologie de 1969 à 1973 avant de se reformer au milieu des années 2000. Boudé a ses débuts autant par la critique que le public, le gang du Michigan va devenir culte au fil des décennies. Reconnu tout d’abord comme le vrai fondateur du punk (genre pourtant officiellement né en Angleterre en 1977!), et du grunge (officiellement né à Seattle en 1990), The Stooges se révèlera être une source d’inspiration majeure pour des artistes aussi importants que les Sex Pistols, Sonic Youth ou Nirvana. 

Totalement avant-gardiste pour l’époque, la musique des Stooges combine tempos rock, influences psychédéliques et blues, en y ajoutant une intensité maximale, sexuelle et animale. Sur scène, Iggy choque ses contemporains par ses multiples excentricités : stage-diving, auto-mutilation et exhibitionnisme, étant, tout comme les autres musiciens du groupe très fortement dépendant à l’héroïne. Si l’on rapporte que la moitié des titres du premier album (« The Stooges », 1969) furent composés la veille de l’entrée en studio, ils sont presque tous devenus cultes. I Wanna be your Dog, peut-être le premier morceau de heavy-metal de l’histoire, a été repris depuis par des centaines de musiciens, y compris David Bowie, Nirvana, Slayer, Sex Pistols, Joan Jett, Sonic Youth et Hole. Par ailleurs 1969, No Fun, Real Cool Time sont aujourd’hui considérés comme de véritables chefs d’œuvre.


« Fun House », sorti un an plus tard, enfonce le clou avec 7 titres définitifs, dans la lignée du premier album. 1970, Down on the Streets ou Loose sont devenus des standards, tout comme TV Eye, le pendant de I Wanna be your Dog sur ce nouvel album. Un riff heavy-blues inspiré et entêtant asséné jusqu’à plus soif, marié à une prestation vocale brute. Ultra-physique, organique, voire orgiaque, c’est un titre emblématique des Stooges, proto-heavy et proto-punk. 

43 ans avant que Motor City ne fasse officiellement faillite, de jeunes prolos frustrés et déjà déglingués annonçaient à leur façon la fin du taylorisme et de la production de masse, en tout cas pour la musique.